SALLE WAGRAM (LA)
La mythique salle Wagram va retrouver le grand frisson des soirées de boxe qui ont fait sa légende. Retour sur ces grands noms qui ont écrit une part de leur mythe dans cette enceinte considérée comme le Madison Square Garden made in France.
1900 : Charles Charlemont se fait un prénom
A peine la salle Wagram ouvrait-elle qu’elle accueillait déjà un combat atypique. Pas encore passé de l’autre côté des cordes, Charles Charlemont y affronte Victor Castérès, l’élève de son père Joseph, ancien boxeur reconverti grand entraîneur français. Charlemont Junior y trouve une source de motivation et gagne sans grande surprise. Ironie du sort, il succèdera plus tard à son père et deviendra un entraîneur réputé de boxe française.
1908 : Petit Carpentier deviendra très grand
L’histoire retiendra que c’est dans la salle Wagram que Georges Carpentier a effectué ses débuts amateurs. Celui qui n’est pas encore « L’homme à l’orchidée » mais seulement champion de France juniors est alors âgé de 14 ans ! Mais ce n’est bien plus tard et ailleurs qu’à Paris que Carpentier se forgera une stature internationale en raison de sa science de la boxe, son art du combat et son palmarès fort de deux ceintures mondiales chez les mi-lourds.
1931 : Le sacre de Young Perez
En 1931, Victor Younki surnommé « Young Perez » n’est pas encore un boxeur adulé et respecté. Tout juste un vice-champion de France qui cherche à se forger un palmarès. En juin 1931, ce juif tuniso-français décroche le Graal national salle Wagram, à l’issue d’un combat homérique en quinze rounds face à Valentin Angelmann. Sacré ensuite champion du monde, Young Perez sera victime de la Shoah et fusillé en 1945 par un boxeur SS. Son histoire sera portée à l’écran en 2013 avec pour jouer son rôle, un certain Brahim Asloum plus vrai que nature.
1937 : Le premier combat de Marcel Cerdan
Qui dit Salle Wagram dit forcément Marcel Cerdan. A l’époque, le boxeur n’a jamais combattu en France. Arrivé en provenance de Casablanca, ce Français d’Afrique du Nord affronte en 1937 Louis Jampton à Wagram et le bat aux points. Fort de ce succès, le « Bombardier marocain » conservera une affection toute particulière pour cette salle dans laquelle il aura combattu à dix reprises... pour dix succès.
1938 : La résurrection d’Al Brown
Premier champion du monde hispanique de l’histoire (en l’occurrence dans la catégorie des poids mouches entre 1929 et 1935), « Panama » Al Brown va chuter de son piédestal. Vaincu sportivement, il va plonger financièrement. Sans un sou en poche, le boxeur star écume les bars jusqu’à ce que sa rencontre avec Jean Cocteau à Paris change la donne. Le poète lui propose de remonter sur le ring et parvient à lui décrocher une date en 1942 salle Wagram. Ce soir-là, l’ancienne gloire est huée, insultée par le public. En sang au terme des quinze rounds, il l’emporte finalement face à l’Espagnol Baltasar Sangchili. Une éclaircie avant la rechute.
Années 1960 : Les premiers pas de Bouttier
Difficile de trouver une trace précise du passage de Jean-Claude Bouttier dans la salle Wagram mais c’est pourtant bel et bien dans cette enceinte mythique que le Mayennais y a fait ses armes chez les amateurs. Et pour une poignée de francs de l’époque. Quelques combats pour accumuler de l’expérience avant de passer pro en 1965. En revanche à l’étage supérieur, Bouttier n’aura jamais l’occasion d’y boxer malgré 72 combats professionnels.