SIMON BELLAÏCHE
Simon BELLAICHE le boxeur
« On m’a appelé l’ange du ring, j’ai représenté mon pays dans dix-sept Pays et
hissé haut le drapeau Tunisien, j’ai su aussi rendre à la France mon pays
d’accueil l’hommage et le respect que cette terre tolérante et d’ouverture
mérite ». Né à Tunis dans le célèbre quartier de la Hafsia, « le ghetto » de la
Hara, dans une famille modeste, digne et respectueuse, Simon a grandi. Sa
rencontre avec « Nanou le blond », son mentor qui l’a découvert, excellant ses
talents en jouant au football dans la rue du Dr Cassar et ses premiers pas dans
une salle de boxe, celle de son père spirituel le célèbre manager le professeur
Joë Guez , ont forgé l’homme qu’il fut. A quatorze ans, 42 kilos, un visage
d’ange, un corps longiligne, la rage au ventre et la soif de se faire un nom, il
démarre sa carrière d’amateur. Coaché par papa Joë, il s’entraine sans relâche
pour se prouver qu’un homme peut gagner sa vie grâce à ses poings, être doué
de noblesse de cœur et avec dignité , gravir les échelons de la société. Il a
partagé des moments forts entre les entrainements au sac de sable, les
footings, les gants avec ses amis : Félix Brami, Amor Tahar, Richard Fargeon,
Sauveur Cracciola...
Le 5 octobre 1956, il est sur le ring pour un premier combat, et pratiquement
sa première défaite contre Taieb El Mejri. Fort de cette leçon, il se lance
éperdument et affronte d’autres adversaires (Hattab Ben Naoui, Abdelmajid
Ben Krid, Nicolas Marchingilio, Mahmoud Ezzine, Mohamed Ben Attaya,
Sauveur Barbera, Abdesselem Ben Sabeur, Mustapha Nouri, Brahim Touhami,
Klen Lukstadt, Dhaou Gachita, Pierre Cutrano, Victor Guetta, Béchir El Mekki,
Antoine Licausi, Mika Hans etc ...). Il accumule les victoires au Palais des Sports
de Tunis, à la Pépinière, à Sousse....
Soutenu, aidé par ses fervents supporters, Gilbert Catalan, la boutique « chic
et beau », il est la fierté de tous, le poulain chéri de son manager. C’est un
jeune homme beau, élégant et il veut à présent devenir le meilleur. Acharné et
convaincu de sa réussite, il poursuit son objectif avec sérieux et endurance.
Toujours lié à ses amis boxeurs :
Sadok Omrane, Mohamed Ben Mohamed, Hattab Lahrizi, Habib Hafnaoui,
Ahmed et son frère Lakhdar Lamine, Bouaziz, Ezzeddine Karoui, Félix Brami,
Rezgui et Taher Guizani, Hamadi Ben Ali, Abdelmajid Ben Krid, Maâtoug
Kheirallah, Mustapha Tarzan, Rubinot, Gianni Trapani, Fargeon, Nourreddine
Dziri, Béchir Manoubi, Hédi Othmane, Hamadi Lahbib,Paul Cosentino, Moncef
Zaïani, Habib Galhia, Hédi Djmel, Abdelwaheb Ayari , mais surtout à son ami
d’enfance Jacques Chiche à Paris.
*Il effectue une préparation à l’Institut National des Sports de Bir El Bey pour
les Jeux Méditerranéens où, entre moult anecdotes, un des plus beaux jours de
sa vie fut la visite surprise du Président Fondateur de la République Tunisienne
: le Président Bourguiba l’encouragea. La poignée de mains échangée avec le
Zaïm conforta l’amour viscéral de la patrie que Simon avait depuis son plus
jeune âge.
* En vue des jeux Panarabes de Casablanca, il s’envole vers Paris avec ses
camarades d’aventure sportive pour un entrainement de haut niveau à l’INSEP
de Vincennes avec Omrane Sadok , Abdallah El Ouardani, Rezgui Guizani, Hédi
Othman et d’autres sportifs de renom. Il participe ensuite aux Jeux
Méditerranéens de Beyrouth au Liban. Pour l’occasion, il est surnommé
SLIMANE, prénom qui restera dans le domaine pugilistique. Il bat en quart de
finale le libanais champion du monde militaire Jamil Klili et, en finale (par KO
technique au 2ème round), l’Égyptien Ahmed Mershell Rau.
La presse du 11 novembre 1957 titrait « le plume Bellaiche fut le tunisien qui
sortit le plus glorifié des combats de Beyrouth, ses adversaires étaient de très
grande valeur ». Sacré deux fois champion de Tunisie, il n’a qu’un but : faire
une carrière professionnelle en France afin de défendre les couleurs de ce
drapeau tunisien qu’il affectionne tant en disant : « Le Rouge, par mon sang
que je ferai couler s’il le fallait, le Blanc, par la pureté de mes sentiments »
En France, sous la houlette de Gaston Charles Raymond et ensuite de Filippe
Phillipi , il passe professionnel et multiplie les victoires en affrontant au Central,
à l’Elysée Montmartre (où il remporte la Coupe du Meilleur Styliste), à la salle
Wagram, au Palais des Sports et ce, entre autres, contre Lamari, Amato,
Guerrib, Juncker, Gérard, Michel Allain, Michel Bisseux, Locatelli, Fioretti,
Gomez Acebo, Jo Mallia, Robert Di Martino.... Le décès brutal de papa Joë Guez
l’affecte énormément, car tant en Tunisie qu’en France, il ne l’a jamais quitté
d’une semelle par sa présence ou ses courriers quotidiens. Il se reprend et
continue à affronter ses adversaires avec la pugnacité qu’on lui connaît et
l’élégance du geste du styliste qu’il était. Il épouse sa bien-aimée Désirée
Haddad, de Nabeul, qu’il a rencontré sur un vol Tunis Air alors qu’elle était
hôtesse navigante. Valérie, leur unique fille, les combla de bonheur et Simon
vécut heureux, entouré de ceux qu’il aime et qui ont fait sa joie quotidienne,
ses petits-enfants : Alicia, Théo et Simon jr.
102 combats, 97 victoires, 2 défaites et 3 matchs nuls.
Boxeur professionnel en France, deux fois champion de Tunisie, médaillé aux
Jeux Méditerranéens de Beyrouth.
Désirée Haddad Bellaïche