HYPPOLITE ANNEX
Hippolyte Annex est un boxeur français né le 14 février 1933 a Pézenas dans l'Hérault.
A Figuerolles, Hippolyte Annex est une légende vivante. Ses incroyables succès en boxe anglaise ont profondément marqué le quartier, où, après Auguste Caulet et Léon Capman, il va être l’idole de toute une jeunesse et faire rêver les filles du quartier. Il connaîtra une carrière fulgurante, faite de K.O successifs, de victoires triomphales. Un boxeur qui frappe des deux mains, dur, vite. Bon styliste, clairvoyant et très sec puncheur, il prend les coups sans broncher et possède du battant. Un jeu reconnu à l’époque comme lié, ordonné et sans faiblesses. Insaisissable et fier, on ira jusqu’à dire de lui que dans le ring, c’est Satan sorti de l’enfer. Mais un Satan raffiné, qui sait allier l’intelligence à l’efficacité. En boxe, il deviendra vite « l’homme à éviter »… Hyppolite Annex nous fait ici un grand cadeau, celui de ses souvenirs, de ses photos, d’une mémoire précieuse, qu’il fallait absolument recueillir. Merci , Polyte…
« Je suis né le 14 juillet 1933 à Pézenas. C’est là-bas que j’ai commencé à boxer, au club athlétique Piscénois, en 1951. Ensuite, comme mon oncle, Antoine Poubil, que tout le monde connaissait sous le nom de Lapin, avait une maison rue Saint Antoine à Figuerolles, je me suis installé là. Puis, en 1952, j’ai rejoint l’équipe Léon Capman dans le quartier. Mais en 1953, alors qu’on partait boxer dans une 203 conduite par M. Vasta, son propriétaire, avec Jean Farré, M. Mességuer, Léon Capman et moi même, on a eu un terrible accident sur l’Avenue de la Croix d’Argent. La voiture est entrée en collision avec l’arrière d’un camion. Léon Capman est mort sur le coup. Nous, on a tous été plus ou moins blessés. J’ai du rester un mois à l’hôpital.
C’est un sport très physique.
A l’époque, je m’entraînais tous les jours : 10 kilomètres de footing le matin, et l’après midi, en salle, je sautais à la corde, je travaillais au sac, je faisais de la culture physique puis je tirais 7 à 10 rounds avec ceux qui voulaient bien. C’est quelque chose de fantastique, la boxe. C’est droit, c’est honnête, c’est impitoyable. Pour réussir, pour être bien dans sa peau, pendant cinq ans au moins, il faut être sur la ligne, ne pas broncher. C’est à la salle que l’on gagne le combat ! Je n’ai pas de mauvais souvenirs de ma carrière de boxeur, même si j’ai plusieurs fois été blessé aux arcades : c’est très mauvais parce qu’on n’y voit plus rien et l’arbitre arrête le combat, comme ça m’était arrivé contre Papp. Lui, il m’avait touché à l’œil, ça fait le même effet. J’ai dû arrêter. Mais malgré ça, ça reste un des meilleurs souvenirs de ma carrière. J’ai manqué le titre de peu. C’était un très beau combat. Regardez cet article, il en parle.
Et Hippolyte Annex nous lit une coupure de journal qu ‘il a précieusement conservée :
Le 19 novembre 1962, ce fut la grande aventure du championnat d’Europe. En face c’était Lazzlo Papp, terrible, invaincu, probablement un des plus grands pugilistes de tous les temps. Et Annex menait aux points (c’était du délire dans la salle) quand soudain, au neuvième round, une droite vrillée sortait de la garde du hongrois. Comme Christensen, comme Aridge, comme Mueller, comme Folledo et comme tant d’autres, Polyte s’abattait sur le feutre du ring.
A l’évocation de ces souvenirs, celui que l’on appelait le Bombardier gitan a un geste fataliste : C’est évident, ce jour-là je suis passé à côté de quelque chose, mais je n’ai rien à regretter. Grâce à la boxe, j’ai vécu des moments merveilleux. J’ai connu l’Argentine, les USA, l’Angleterre, l’Allemagne, l’Italie, l’Espagne, la Belgique. J’ai participé au Golden Gloves (championnat de boxe amateur aux USA), j’ai effectué une quinzaine de combats internationaux avec le bataillon de Joinville, où j’ai rencontré des gens comme Kopa, Fontaine, Ujlaki (footballeur aussi) et Anquetil, le célèbre… »